La jungle cambodgienne
Depuis Stung Treng, nos vélos ont fait les aventuriers... Un peu lasse de la RN13 au Laos, nous décidons pour le Cambodge, d’emprunter les chemins moins fréquentés....
La piste se trace à travers la nature débordante, les villages se cachent derrière l’épaisse forêt et les cyclistes doivent franchir des obstacles plus hauts que leurs vélos… C’est ainsi que nous nous retrouvons dès le premier soir à dormir dans une cabane surélevée, au beau milieu de la ... jungle...
A la fin du deuxième jour et de 120km, nous arrivons dans la capitale de province la plus reculée du pays, Tbeang Meanchey. Nous en profitons pour faire des provisions avant de repartir sur les chemins incertains. La jungle encore plus féroce nous attend, la piste est recouverte de sable, il nous faut pousser les vélos sur plusieurs kilomètres et la journée se termine par une traversée en pirogue pour franchir le lit de la rivière qui nous sépare du village ou nous pensons dormir. Le compteur affiche 30km. De 7h30 du matin à 6h le soir, nous n’avons parcouru seulement 30km… mais nous n’avons croisé aucun touriste…
Nous trouvons l’hospitalité dans le restaurant du village, le repas et la nuit nous redonnent des forces pour repartir… EN PISTE…
Quelques kilomètres nous mènent à un temple de la période angkorienne, le prasat Preah Kan. Nous sommes fascines par la beauté du monument. Le temple se dresse au milieu de la jungle, nous sommes seuls a le visiter, le calme est tel que l’on se croirait des explorateurs…
Il fait très chaud et il reste beaucoup de kilomètres avant de rejoindre une ville, Guillaume est pris de fièvre. Cela compromet la suite a vélo, Mary voit un camion sur la piste qui se dirige vers Siem Reap, nous finirons donc la piste de la jungle dans un camion. Un peu déçu de ne pas être allé au bout. Nous arrivons dans la ville des temples d’Angkor. Le médecin diagnostique un simple coup de chaleur avec fatigue et déshydratation, après une bonne nuit de sommeil, Guillaume est d’attaque pour la visite des Temples les plus connus au monde.
C’est le choc, les bus déversent les touristes par milliers, impossible de prendre une photo sans avoir un « aventurier » en short et bob devant le temple, on se bouscule, on se piétine, les Cambodgiens se livrent à une concurrence acharne pour vendre Coca-Cola et souvenirs, bref c’est décevant. A force de voyager nous ne ressentons plus que les effets négatifs du tourisme, pendant 12 jours au Cambodge personne ne nous a sollicité pour acheter quoique ce soit, aucun enfant ne nous as tendu la main et ici dans le temple du tourisme, on se croirait presque dans un autre pays.
Nous devons reconnaitre la beauté des édifices, leurs grandeurs et leur nombre impressionnant mais le charme est rompu par le tourisme de masse. On rigole des chinois qui aujourd’hui visitent Angkor et demain seront au sommet de la tour Eiffel…
Il nous a fallu tant de jours et tant d’effort pour arrive là que le contraste nous choque. En tout cas nous sommes heureux d’avoir choisi l’itinéraire à travers jungle, par ce point de vue, le Cambodge nous a montre son plus beau visage, certainement plus beau que les majestueux Temples où s’agglutinent des grappes de consommateur de culture...